Plumes et épis Ch I – Roman fiction 2

Plumes et épis Ch I – Roman fiction 2

Lusianne et Arold Miroy marchent dans la rue à la recherche de quelque chose à voler et d’un paquet de cigarettes. Se dressaient à perte de vue de gigantesques bâtiment noirs sans fenêtres et l’on ne voyait plus le ciel qui, bleu ne l’était plus depuis des temps réprouvés. Le ciel était violet depuis et le resterait, paraît-il, toujours. Ils s’étaient réveillés tôt ce matin l’estomac tiraillé par la faim et marchaient lentement vers l’un des quartiers les plus fournis de la ville.

«Avance Lu tu nous retarde avec tous les sacs que tu traînes, il va bientôt être trop tard pour les boukla. Nous avons déjà raté le meilleur, il ne restera que les boukla. Alors tu te dépêches ou bien quoi ! Il me reste quelques dorés et toi ? Tu as encore trop fumé et tu traîne comme une vielle mule. Aller je vais aller en avant car vraiment là tu me peine, j’ai trop faim. Je te rejoins et te ramène tes boukla. À tout de suite » « Il semblerait que je n’ai pas le choix de toute manière, n’ai-je pas raison ? Va donc chercher tout ce qu’il faut moi je t’attends ici et je vais mettre un peu d’ordre dans mes bagages. Tu as l’air bien irrité de ne rien avoir dans le ventre, vas-y seulement. Gros naze» « Pardon ?» « Gros naze !» « Donne-moi tes dorés que je puisse enfin y aller ! Tu m’agace là.» Et il parti aussitôt fait.

Lusianne regardait dans ces affaires si elle ne pouvait rien jeter ni vendre. Elle avait de la peine à décider ce dont elle voulait se défaire. Elle savait surtout ce dont elle ne se séparerait jamais. Elle commençait à s’énerver toute seule lorsqu’elle reçut un gros coup dans le dos, quelqu’un venait de la bousculer. Un homme trébucha et durant la chute lui asséna un regard apeuré. Il roula et se releva si vite, Lu le regardait encore bouche bée courir comme un dératé. Lorsqu’il ne fut qu’un point noir parmi les autres elle décrocha son regard du vide et se retourna pour saisir la cause de cet achoppement. Mais trop tard ; elle vit son frère qui la regardait d’un visage sévère. « On peut savoir ce que tu glandes ?» « Mais c’est toi as fait vite, je n’ai rien eu le temps de faire après ton départ. Un monsieur m’est tombé dessus. Je suis désolée de n’avoir pas terminé mes rangements, il avait l’air tellement effrayé que je suis restée interloquée. C’est vrai il me bouscule et s’écroule à mes pieds, il me regarde et il s’en va aussi vite qu’il est tombé, sans même s’excuser. Il a bien failli me faire mal cet allumé. Alors ces boukla ? As – tu pu en prendre assez ?» « Les voilà, j’ai déjà mangé les miens tu t’en doutes. Ils ne sont pas mauvais aujourd’hui. Je suis arrivé à temps. La prochaine fois nous irons plus tôt car je voudrais bien remanger du noumet. En attendant nous n’avons plus de dorés alors il va falloir vendre tes babioles ma chère. »

« C’est que je n’ai que cette chemise en soie et un éventail de jade blanc, une ou deux bagues. Je ne souhaite pas vendre l’éventail malgré sa grande valeur. Vendons la chemise, elle est en soie et cela est particulièrement rare. Nous pouvons en tirer 2000 dorés tu ne crois pas ? » « Faut voir, faut voir. En attendant tu vas jeter ça, ça et ça aussi. Et puis ça tu n’en as pas besoin je ne te vois jamais l’utiliser, voilà hop et on en parle plus ! » « Bien je vois que tu as raccourci mon temps d’occupation et que tu as soigneusement et arbitrairement jeté mes affaires. J’admets que je n’en avais pas l’utilité et qu’il ne me reste plus qu’un sac mais mon avis n’a pas été considéré une seconde, comment suis – je supposée réagir maintenant ? Tu me sembles bien agité aujourd’hui je me demande bien de quoi tu as rêvé cette nuit. Et qu’est – ce que l’on fait maintenant, qu’as-tu l’intention de faire pendant ces prochaines vingt quatre heures ? Et mes cigarettes ? » « Ca va, tu ne va pas me pomper maintenant, il est neuf heure, les voilà tes cigarettes. Et puis ce n’est pas parce que les poumons sont en self service au Marletts que tu dois fumer comme une grille d’oubliette. Les poumons coûtent cher tout de même, tu pourrais être raisonnable, non ?» « «Mais qui pompe qui présentement ? Tu m’agace, aller pousses – toi, allons – y ! j’ai fini mes boukla. Nous trouverons bien une bonne affaire pour cette chemise. Ne me parle pas durant vingt minutes s’il te plait car vraiment tu m’agace. Vas devant ou reste derrière cela m’est égal. Tu as du feu s’il te plaît ?» « Oui Pfff tu es trop nulle. » « Vas devant… tu mmm enfin…. »

« Eh les jumeaux ! Bonjour ! Nous sommes dimanche, notre rendez – vous est demain, donc vous êtes ici pour les boukla ! » « Eh Rustin ! Pourquoi tu cours comme ça ? Fais attention tu vas butter sur quelqu’un ! » « J’ai trouvé un livre à la brocanterie, j’étais dans les premiers clients. Je veux me dépêcher de finir un devoir d’histoire, je dois le rendre au Cellformateur demain. Ensuite je veux lire ce bouquin. Eh n’oubliez pas notre rendez – vous demain à 13 h 30 devant l’arbre au dorés. Au revoir ! » « Lui alors, il n’est pas croyable. Je me demande quand il s’arrête de tourner comme une hélice. Bon tu bouges, qu’est – ce que tu regardes comme ça ? » « Je suis curieuse de savoir quel genre de livre il a trouvé. Il nous en dira certainement plus demain. Ne t’avais – je pas dit de ne plus me parler, peut – on continuer ainsi je t’en prie? Garde ta salive, on doit vendre une chemise aujourd’hui, merci. »

***

« Mademoiselle Aubade ! Excusez – moi de vous déranger !» Se penchant par la fenêtre, elle aperçut le palefrenier qui s’exclamait mais Aubade savait d’avance pourquoi Shog l’appelait. « Misère ne me dites pas que les enfants sont partis ! Nous sommes dimanche, alors Shog, que se passe t-il ? » « Mademoiselle, Khalil et Mirène sont allés à cheval ce matin très tôt ! Cyrault et Kronos ne sont plus dans leur box ! » « Ecoutez Shog, lorsqu’ils reviendront, vous m’avertissez ! Je vais leur expliquer pourquoi l’on ne sort pas le dimanche, non mais ! Je vous jure mon ami que ces petits sont terribles, je voudrais les raisonner mais je n’arrive à rien, c’est désespérant à la fin ! » « Je vous appelle dès que ces voyous sont de retours, croyez – moi, je n ‘y manquerai pas ! »

Sitôt fini de brailler par la fenêtre elle monta à l’étage pour vérifier vainement que les petits n’étaient pas dans leur chambre. Elle fronçait les sourcils en faisant le museau car elle n’aimait pas trop se faire gruger par deux petites teignes, qui malgré leur âge ne faisaient que des sottises. Cette situation lui était familière et pour la x ème fois elle devait prévenir le Docteur Lotsu, ce qui l’ennuyait quelque peu, sachant que le vieux était occupé dans son antre de recherche et que le déranger pouvait déclancher une volée de jurons. Neuf heure trente, Aubade aérait la chambre et ses pensées également. Après avoir flâné le nez dans les courants d’air, elle décida enfin de se rendre auprès du Docteur. Le prétexte serait de lui demander ce qu’il souhaiterait manger pour la demi – journée mais elle savait qu’il saurait d’avance l’intention exacte de sa visite. Mais cela faisait partie de son travail de Modèle Maternel, elle devait donc le lui dire et comme d’habitude, il ne dira rien de spécial car trop occupé dans ses opérations scientifiques.

17 bombes atomiques explosèrent à la chaîne en 2013, encerclant le globe terrestre, cette géométrie explosive en forme d’épi de blé fut parfaite, les dégâts dévastateurs et sans précédents. Né un 28 janvier 2036, Karmin Lotsu avait été l’un des rares bébés de cette époque à naître encore par voie naturelle. Sa génitrice n’avait pas eu recours au placenta artificiel et son père était l’un des Mortytriaxes qui réorganisèrent les atomes après la 3ème guerre mondiale. Le plus grand massacre atomique de tous les temps appelé « épi de blé nucléaire » avait décimé la race humaine et réduit celle – ci au nombre non dépassé par la suite, de 200 000 000 têtes. Lorsqu’il était jeune, à sont tour le Docteur réalisa de grandes choses pour reconstituer ce qui devait à nouveau exister, ces pairs étant les seuls capables de créer ou détruire toutes choses.

Karmin travaillait dans un espace exigu lorsqu’il devait rédiger des rapports, cela l’aidait dans sa concentration. En revanche, pour réaliser ses expériences il disposait d’un vaste laboratoire aux multiples sections, spécifiques à chacun des thèmes de ses recherches. Lorsqu’il s’occupait du projet « Synthèse d’organisme vivant complet », il était resté 15 mois dans son labo sans en sortir et avait aménagé une partie de celui – ci en conséquence. Cet homme sur doué, brillant mais de nature misanthrope ne vivait que pour ses expériences et ses découvertes. Veuf depuis la naissance de ces enfants, il ne ressentait de l’affection que pour la science.

Aubade frappait toujours trois fois sur la porte métallique, mais après le deuxième heurt elle entendait le Docteur hurler « Entrez Aubade ! Je ne peux pas vous ouvrir ! » Mais elle le savait pertinemment et souriait à chaque fois de cette habitude grotesque. Elle marchait rêveuse parmi le matériel et regrettait le temps où Karmin Lotsu était plus maniaque et pointilleux sur l’arrangement des machines et leur entretient. Peut être qu’un jour lui suggérerait – elle de s’en occuper de nouveau, et de temps à autre lui rendre ce service s’il ne voulait pas le faire lui – même. Karmin n’aimait pas les gens toujours heureux et content et trouvait cela suspect, quelqu’un qui ne s’énerve jamais n’est pas entier qu’il pensait. Mais Aubade trouvais que ce dernier s’énervait beaucoup trop. La paranoïa commençait à le gagner dès que l’on parlait de choses sentimentales et l’aveu de ses propres souffrances lui était insupportable. Personne au fond ne savait ce que Karmin ressentait au fond de lui.

mardi 6 novembre 2007 à 23:39

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