{Kronos} : interprétation de G. Forestier

L’eau noire et froide n’arrive pas à éteindre le feu de l’âme et de l’esprit. De son front jaillissent les flammes de son enfer intérieur, les pensées blessées, les expériences sanglantes et tout ce qui a fait mal.

Bouche fermée comme une serrure, la femme (ou l’homme ?) ne veut résolument rien dire, mais les larmes amères parlent pour elle. L’eau de ses souffrances ruisselle du dedan de son œil sans fond, en dehors elles éclaboussent tout le tableau de leur épaisseur et de leur viscosité

Un œil qui semble vide nous hypnotise : non, il n’est pas vide mais il s’ouvre à l’intérieur. Il appelle à visiter l’espace intérieur de l’âme encore pure de la femme. Des jets de larmes blanches qui veulent se nourrir de consolation et de paix. Des larmes qui cherchent à éteindre le feu de l’esprit, le feu de son âme et de ses pensées rougeoyantes qui brûlent et consument sa vie intérieure.

En dedans comme en dehors la nuit et la lumière se côtoient. Comme le jour et la nuit se succèdent. Le crépuscule des pensées flamboyantes prend toute la hauteur du tableau. C’est un feu d’artifice qui contient en lui tant de créativité, tant de grandeur et de potentialités, ça bouillonne, ça éclabousse !

Mais il y a quelque chose qui manque… Où est l’étincelle de vie ? Où est la vivacité du regard ? Qui est cette personne derrière le masque noir et blanc ? L’œil aveugle demande t-il à s’ouvrir ? L’œil vide demande t-il à étinceler ? Cette bouche serrée lance t-elle un appel ? Où est la vie ? Y a t-il qu’un pour lui rendre la vue, la vie ? Elle nous appelle et nous interpelle.

L’eau noire, minérale, salée et amère se mêle aux eaux claires de l’espérance, elles se cherchent un chemin vers la pureté. Le feu, maître de ses pensées peut, un jour, faire infuser l’espoir et réchauffer l’âme de cette femme et non plus la consumer. Alors son œil pur s’allumera, son œil blessé guérira et brillera, ses larmes seront sources et ruisseaux de joie. »

Texte de la part de Ginette Forestier

Mon avis :
Tout ce que je peux dire c’est que c’est un visage androgyne calqué sur la biométrie du visage de Paul Mc Cartney. Ma mère à écrit ceci après que j’ai passé quelques semaines dans hôpital. La vie ? Dans l’absorption et l’expulsion, de la même façon que l’on respire. Elle pense qu’il est inachevé alors qu’il l’est. Depuis plus de dix ans déjà, je ne rajouterai rien de plus à cette toile. Il ne manque que la signature…
E. Demont

vendredi 2 août 2019 à 06:16